Témoignage en région Rhône-Alpes : « Mobilité externe : il faut avoir envie d’oser »
Rudi Paye
De Directeur Business Development Senior dans l’industrie pharmaceutique, à Directeur des Opérations et de la Stratégie dans une ONG à Genève
Il faut avoir envie d’oser !
Directeur Business Development Senior au sein d’un leader de l’industrie pharmaceutique, Rudi a évolué pendant près de 20 ans dans ses fonctions. Suite au Plan de Départ Volontaire mis en place dans sa société, il a souhaité saisir cette opportunité d’évolution professionnelle et de mobilité externe !
Mobilité externe : de l’industrie à l’ONG
Rudi a travaillé près de 20 ans auprès d’un leader de l’industrie pharmaceutique à Lyon. Il a évolué dans cette structure jusqu’au poste de Directeur Business Development Senior. « Jusqu’à faire prendre un virage à ma carrière » explique-t-il. Son entreprise ayant été rachetée par un groupe européen, s’il voulait continuer à évoluer dans sa structure il lui faudrait donc délocaliser son noyau familial. Loin de lui faire peur, cette opportunité lui a plutôt ouvert les yeux sur « le monde extérieur ». Si cette opportunité se présentait, alors d’autres devaient aussi exister. Il s’est donc montré ouvert à une mobilité externe. « C’était une décision pas forcément facile à prendre, mais salutaire. Aujourd’hui je suis au comité de direction d’une ONG à Genève qui fait de la recherche médicale et qui développe des traitements pour les maladies et les populations négligées. »
Un objectif différent, une même volonté
Rudi travaille aujourd’hui en tant que Directeur des Opérations et de la Stratégie de l’ONG, principalement composée de scientifiques et de chercheurs. Dans cette organisation, il s’occupe des fonctions qui permettent aux chercheurs de faire leur travail : les fonctions de business développement, finance, RH, informatique, juridique. Il est également en charge de la stratégie globale de l’organisation. « C’est un peu une synthèse de tous les postes que j’ai eu précédemment dans l’industrie que je connais le mieux : l’industrie pharmaceutique. Mais avec une finalité qui est assez différente, car l’objectif n’est pas de faire du profit mais de sauver ou améliorer la vie des patients souvent négligés par l’industrie, qui sans cela n’aurait aucune possibilité de traitement ». Dans ce nouveau poste, Rudi relève aussi de nouveaux challenges pour lui-même puisque c’est un poste de décisionnaire et de management large, au sein du Comité de direction de l’organisation.
« Il ne suffit pas de vouloir quelque chose. Il faut aussi être bien équipé et entouré pour y arriver. »
Pour opérer cette évolution de carrière, Rudi a été accompagné « Le coach m’a aidé à identifier le fait que, si je devais quitter mon employeur, ce serait probablement pour viser un poste dans une structure plus petite, plus agile, ne pas repartir dans un grand groupe, changer de dynamique, ne pas juste faire la même chose dans un environnement similaire. Je souhaitais trouver une opportunité me permettant d’avoir un poste avec plus de responsabilités, plus de prises de décisions, plus d’actions ». Après plusieurs entretiens et opportunités, celle de l’ONG s’est finalement concrétisée car elle remplissait la plupart des critères que Rudi et son consultant avaient mis en exergue. Et la « cerise sur le gâteau » : la dimension humaine de l’organisation. « Je ne l’avais pas envisagé au départ puisque je pensais au mieux rester dans l’industrie pharmaceutique. Le domaine humanitaire ne faisait pas partie de mon univers et donc du champ des possible, comme quoi on se fixe souvent ses propres limites. Ce poste allait donc au-delà de mes attentes » indique Rudi.
Le travail de fond réalisé en amont a permis à Rudi de savoir ce dont il avait besoin, envie et ainsi de mieux détecter la chance qui s’offrait à lui au travers de ce poste et ainsi de s’y investir de façon sereine. « L’accompagnement a été une manière de tester mon projet personnel et de m’assurer que je n’avais rien mis de côté, où que dans tous les cas je m’étais posé les bonnes questions, que je n’avais pas d’angle mort. Il ne suffit pas de vouloir quelque chose. Il faut aussi être bien équipé pour y arriver ».
Le petit plus ? C’est le moment où Rudi, de nature à avoir quelques doutes, a pu enfin se dire « « Ça y est, mon projet est réalisable ! »« . Lors d’un rendez-vous avec son consultant en mobilité professionnelle, celui-ci lui a indiqué avoir travaillé pour des ONG et donc avoir côtoyé certains des collaborateurs de son futur employeur. Il a pu le rassurer sur la très bonne réputation de l’ONG, connue pour être rigoureuse, avec des gens solides. En faisant un nouveau point sur le parcours et les compétences de Rudi par rapport à cette proposition, le consultant a pu le rassurer sur la cohérence de ce poste et sa capacité à relever les défis proposés.
Mobilité externe et crise sanitaire
Avec une prise de poste en tant que Directeur des Opérations il y a moins d’un an, la crise sanitaire a changé la donne. La proximité avec ses équipes a été bouleversée et la situation a été compliquée à gérer. « Il faut rester au contact très étroit avec ses équipes. Il faut avoir d’autant plus d’attention au bien-être et à la surcharge mentale. Celle de ses équipes et la sienne aussi. Car c’est un mode de fonctionnement auquel on n’est pas habitué et on a vite fait de se laisser happer par les conférences téléphoniques qui s’enchaînent. Rester assis 10 heures d’affilées derrière l’écran sans bouger. Mine de rien au bout d’un moment c’est extrêmement usant et fatiguant pour le corps et pour l’esprit. Lorsqu’on est fatigué on gère moins bien les rapports humains. Cela peut vite devenir une spirale compliquée. C’est un point d’attention. »
Un bilan positif
Aujourd’hui Rudi se sent bien dans son nouveau poste : « Je me sens légitime. Je me sens respecté. Je me sens très sollicité. Je ne me sens pas encore complètement établi dans le sens où cela fait moins d’un an et il y a eu la crise du Covid. Au niveau de mon positionnement, de mes attentes à ce poste je me sens bien et extrêmement motivé ».
Ses conseils pour opérer une mobilité externe
- Il faut clarifier ses envies et ses ressources avant d’opérer une mobilité externe. Définir le périmètre des éléments, qu’ils soient professionnels ou périphériques, par rapport à la famille, à la localisation. « Je pense qu’il faut se faire aider pour arriver à définir ses souhaits, ses envies et aussi ses limitations et être aussi très lucide par rapport à cela. Le mieux me paraît d’avoir un accompagnement pour ça. Avoir une personne en face qui n’a pas d’enjeu, c’est le meilleur moyen de mettre en évidence là où on a des risques de se raconter des histoires et là où on a des vrais souhaits, envies, je pense que c’est utile de se faire coacher et de tester son projet, tester ses idées avec quelqu’un d’extérieur. »
- Oser, s’ouvrir, avoir envie d’oser : « Il y a plein de choses à faire, des choses auxquelles on n’a jamais pensé car on n’a jamais été mis en situation de devoir y penser. Surtout lorsque l’on est dans des grandes entreprises, qui s’occupent plus ou moins bien de nous et quelque part un peu caché derrière la forêt de l’organisation. Quand on regarde ce qui se fait à l’extérieur, il y a plein de choses ! Si on a un peu de ressources et de volonté…il y a des choses à faire. Il ne faut pas se sentir prisonnier de là où l’on est. Il faut avoir envie d’oser. »
Candidat accompagné et conseillé par Emmanuel Girard, Consultant en Mobilité Professionnelle – Alixio Mobilité en Région Auvergne-Rhône-Alpes.